EXPOSES SUR LA GRANDE ET LA PETITE HISTOIRE DE PRADELLES EN VAL
Après un long sommeil covidé, l’Association Vents d’Histoire a organisé le 14 mai 2022 dans la salle Armand Alves à Pradelles en Val des exposés sur « La grande et la petite histoire de Pradelles en Val »
En premier lieu, Monsieur Jean Zammit, médecin et archéologue a fait part des recherches effectuées concernant la sépulture mégalithique de la Bourdasse (actuellement Bourdasso), dolmen découvert en 1976 et ensuite par des fouilles systématiques effectuées dans l’Alaric en 1977, 1978 et 1983.
Des projections video ont permis de visionner le dolmen, sa situation géographique et son contenu. Le matériel archéologique comprenait 86 fragments de poterie de la fin du néolithique ainsi que des silex dont la teneur et la couleur évoquent un silex local, ainsi que deux perles en test de coquillage forées Les restes humains étaient très morcelés et délabrés mais suffisamment présents pour permettre une amorce d’étude globale. Il y avait environ 14 individus cinq enfants de 9 mois à 9 ans, trois ados, 4 adultes d’environ 25 ans, et un de plus de 40 ans. Leur sexe est impossible à déterminer sans crânes et bassins complets. D’après Monsieur Zammit, Ils sont morts en bonne santé ! En effet, aucune lésion majeure traumatique ou infectieuse n’a été relevée.
Monsieur Zamit a ensuite envisagé mille projets pour l’avenir : Terminer le nettoyage et la fouille définitive du dolmen après un essartage et un dégagement extensif des abords- Effectuer des dessins et relevés d’ensemble utilisant les techniques modernes de numérisation, topographie et topologie (niveaux) - Bioarchéologie des restes osseux et dentaires : composition minérale, oligo-éléments, analyse biochimique, recherche d’ADN mitochondrial et chromosomique ainsi que de germes dans la pulpe dentaire, etc… Mais extrêmement long et très couteux- Enfin bien plus facile et bien moins couteux, une datation au Carbone 14 sur le collagène des os conservés ! Après un échange nourri de questions et réponses. L’assistance a vivement applaudi et remercié Monsieur Zamit.
Ensuite, Madame Yolande De Bouver, secrétaire de l’Association Vents d’histoire, a présenté la vie à Pradelles en Val du Moyen-Age au début du 20ème siècle. Après un survol des occupations successives : des Ibères, Ligures, Celtes, des périodes Romaine, Wisigothique, Franque et des raids des Sarrasins, Madame de Bouver a précisé la suite des seigneurs de Pradelles, leur dépendance à l’égard de l’Abbaye de Lagrasse et ensuite du roi, leurs alliances et leurs guerres. Cela jusqu’à la famille Farjonel, émigrée à la révolution française. En juillet 950, un nommé Jerome possédait dans le territoire de Pradellas et de Commeles des biens en aleu, soit ne relevant d’aucun autre seigneur que lui. Il les donna au Monastère de Lagrasse pour les aumônes aux pauvres et l’entretien des luminaires. Il en garda toutefois l’usufruit contre un versement annuel de 12 setiers de blé (environ 2400 litres) et de vin (environ 100 litres). Le texte nous informe donc que le blé et la vigne étaient déjà cultivés à Pradelles en Val et Commelles.
Le château de Pradelles en Val est cité en 1110 dans les archives de l’Aude. Le blason de Pradelles en Val figure dans un armorial de 1696 commandé par Louis XIV.
Par malheur, les campagnes ont été ravagées par 3 épidémies de peste, par les disettes, les lourds prélèvements fiscaux : la dîme à l’église, au roi la taille et la gabelle (taxe sur le sel), par les bandes armées et les guerres de religions. Entre 1700 et 1800, des intempéries continues (fortes gelées, sécheresse, grêles, inondations) aggravèrent encore la situation des habitants de Pradelles.
Avec le renforcement de la puissance royale, une organisation administrative avait été mise en place : la Communauté Villageoise composée par la réunion des chefs de village, qui élisaient les fonctionnaires municipaux, garde champêtres, etc. et avaient la responsabilité des équipements publics : fontaine, puits, etc. Elle était dirigée par 2 consuls, en 1718 par Bernard Lacube et Jean Combes. Pour assoir, notamment la taille, la Communauté Villageoise disposait d’une sorte de cadastre, le compoix, établi avec l’aide d’arpenteurs, où chaque bien était inscrit avec sa valeur foncière. On y retrouve des noms connus encore à l’heure actuelle. En 1791, l’Administration départementale a rattaché Commelles avec Roquenegade, Villedèse et Cadoual à Pradelles en Val. Le premier maire de Pradelles, de 1792 à 1795 est Jean Combes, l’ancien consul. Les délibérations des conseils municipaux de l’époque nous renseignent sur les longues tractations concernant l’instauration de la mairie, la construction de l’école, la nomination est la rémunération des instituteurs, les interventions auprès de l’autorité pour le maintien du taux d’introduction du plâtre dans les vendanges, pratique effectuée depuis l’antiquité dans le Midi de la France. A la fin du XIXème siècle, la défense de la santé du consommateur est devenue à l’ordre du jour. Les recherches effectuées par Monsieur Jacques Alberny de Pradelles en Val ont complété les décisions des conseils municipaux relatives à l’église St André, au presbytère et à la sacristie, par un aperçu de la vie religieuse à Pradelles en Val, sur la base du registre de catholicité ainsi que des plaintes adressées par différents curés à leur évêque ainsi que par des maires au Préfet La petite histoire a rejoint la grande histoire de Pradelles en Val par le biais d’un bandeau de ciment peint en blanc au-dessus de la porte d’entrée de l’église portant l’inscription « Liberté-Egalité-Fraternité » Cette manifestation de républicanisme existe dans moins de cent églises en France. L’exposé de Madame De Bouver s’est terminé par l’histoire du lavoir de Pradelles en Val, construit après 1851 après une épidémie de choléra et dont les frais de construction ont été supportés par les plus riches habitants de la commune : première application de l’impôt sur la fortune. Monsieur Antonin Andrieu, maire du Val de Dagne a ensuite précisé les travaux de restauration du lavoir déjà réalisés et ceux qui seront prévus à l’avenir. La séance a été clôturée par le verre de l’amitié.
Yolande De Bouver, Secrétaire de Vents d’Histoire
HISTOIRE DU MOYEN-AGE AU XIXme SIECLE
950 - Donation d’un aleu, au territoire de Pradelles en Val et de Comèles, par Gérome, à la Maison de Sainte-Marie de La Grasse. (Mahul II page 589)
1110 - Bernard Aton, vicomte de Carcassonne, fait hommage à l’abbé de La Grasse, pour Pradelles (Mahul ibid)
1250 - Donation par le roi Louis IX, en faveur de Raymond et Guillaume Abban, frères, de 28 livres de rente annuelle, sur divers lieux dans la Val-de Daigne, parmi lesquels Pradelles (Mahul ibid)
1341 - Selarmonde, veuve de de noble Raimond Abban en qualité de tutrice de Raimond d’Abban, son fils, rend au Roi, en la personne du sénéchal de Carcassonne, l’hommage de fidélité des terroirs de Pradelles, Roquenégade, et de la troisième partie de La Bastide-Surlac, tenus avec
toute justice, haute, moyenne et basse. Acte retenu par Pierre Comitis, notaire de la Cité de Carcassonne. (Mahul II, page 590)
1425 – Ermengarde, veuve de Raymond d’Abban, et tutrice de Pierre d’Abban, fils et héritier de Raimond fait hommage au roi pour Pradelles. (Mahul ibid).
.1590 - le 4 avril - La famille d’Aldebert, seigneurs de Pradelles en Val, Comèles et Lavax était dans la magistrature du Présidial de Carcassonne, à la fin du 16eme siècle, représentée par Guillaume d’Aldebert, seigneur de Monze, Pradelles et Carbonac. (il existe une généalogie imprimée, d’une famille Aldebert de Nimes, laquelle reconnait les seigneurs de Pradelles et Comelles pour une des branches éteintes au milieu du 18è siècle) (Mahul ibid).
1599 - Guillaume Aldebert acheta en 1599, les terres de Comèles et de Cadoual. Il épousa le 18novembre Georgette Pelletier, dont il eut Jean-Pierre Aldebert, seigneur de Comèles et Barthelemy Aldebert, seigneur de Cadoual. Les diverses branches furent confirmées dans leur
noblesse, par jugement de M. de Bezons, intendant du Languedoc, du 13 janvier 1671 (Mahul ibid).
1727 - 7 juin- Dans le château de Pradelles. Noble Jean François d’Aldebert, seigneur de Pradelles déclare que la quantité de 500 bêtes à laine, moitié mâles et moitié femelles qui sont marquées d’un cœur à l’oreille gauche, qu’il dans la terre de Pradelles et Cadoual, appartiennent à Noble Marc Antoine de Grane, seigneur des Palais, ici présent et acceptant, auquel lui sera loisible de retirer toutes les fois que bon lui semblera, sans autre forme de procès. Le sieur de Pradelles promet de faire donner compte à ses pasteurs, au sieur des Palais, des 500 bêtes et du croît
d’icelles, à peine de tous dépens. Le dit bétail est évalué à 1490 livres.
Signatures des parties : Pradelles Des Palais. Témoins : Gabriel et Georges Combes (1)
1761- 5 mars – Vente par messire Louis d’Aldebert, chevalier de Saint-Louis, de la terre de
Pradelles en Val, et dépendances, à messire François-Joseph de Farjonel, trésorier de France,
seigneur et baron de Puicheric. (Mahul ibid)
François Joseph de Farjonel eut pour descendance, notamment Marie-Rose-Joseph de Farjonel, héritière des terres de Pradelles-en-Val et de Monze, appartenance et dépendances. Les
appartenances de ces deux terres étaient 1° le fief noble de Villedeze, dépendant de Pradelles
et 2° le fief noble de Carbonac, dépendant de Monze. La demoiselle de Farjonel vota, par
procureur, en sa qualité, dans l’ordre de de la noblesse de la sénéchaussée de Carcassonne, pour les Etats généraux de 1789. (mahul Ibid)
1777- 29 septembre - Papiers Aribaud
Parchemin 2 feuilles, 2 p. 1/2 d’écriture 27e x 19e
Retrait exercé sur un ferratjal situé au terroir de Pradelles moyennant 128 # par Demoiselle de Farjonel seigneuresse sur Raymond Loubet.
L’acte est signé : Verdier notaire royal à Trèbes.
Furent présents Jean Monereau Roc notaire de Toulouse représentant Melle Marie Rose de Farjonel seigneuresse en toute justice, haute, moyenne et basse foncière et directe des lieux de Pradelles, Monze et dépendances- Raymond Loubet, maréchal à Pradelles.
Par acte du 18 août retenu par Me Cazes notaire à Carcassonne, Loubet aurait acquis de François Combe, habitant de Pradelles divers biens. Loubet aurait prié Messire de Farjonel, père de Demoiselle de Farjonel de lui donner l’investiture. Loubet consent à faire cession et à délaisser tout ce qu’il avait acquis.
1777 – 29 septembre – Papiers Aribaud
Parchemin 2 feuilles 29e/1/2 x 27e1/2 – 2 pages ½ écriture.
Bail en emphytéose d’un patus et d’un vacant attenant, situés dans Pradelles par Melle de Farjonel seigneuresse en faveur de Laurent Fabre.
Acte passé devant Verdier Arnaud, notaire royal de Trèbes.
Témoins Jean Monereau Roc conseiller du Roy, notaire à Toulouse faisant pour Melle Marie-Rose Josephe de Farjonel, seigneuresse en toute justice, haute, moyenne et basse, foncière et directe des lieux de Pradelles, Monze et dépendances. Elle baille en fief et emphytéose perpétuelle à Laurent Fabre menager, habitant Pradelles, un patus contenant 28 canes confrontant d’autre chemin du château, de cers Jean Grilhères du midi le grand chamin de Lagrasse, à prendre de la maison de Grilhères jusqu’au chemin tournant qui conduit au château sur la profondeur de 9 canes 4 pans.
LES BIENS ABANDONNES ET EN NON VALEUR EN TOTALITE D’HERITAGE DANS LA COMMUNE DE PRADELLES EN VAL 1718 à 1720
Délibérations du Conseil Municipal (1)
Délibération du 30 octobre 1718, au-devant de la porte de l’église.
Ont été assemblés en conseil général ordinaire « en mandement des sieurs Bernard Lacube et Jean Combes, consuls modernes, assistés de Mrs Jean Saligne, prêtre et curé dudit lieu et des sieurs Gabriel Combes, Antone Combes, Guilhaume Bonnet, Jacques Combes, Jean Daunis, Laurent Fabré, Jean Bouriane « vieux », Jean Bouriane « jeune », Pierre Peyre et Guillaume Peyre.
Après proclamations, 3 dimanches consécutifs de propositions concernant les biens abandonnés ou délaissés, à toute personne intéressée, Bernard Lacube, 1er consul a donné les noms des candidats propres à faire valoir et cultiver lesdits biens pendant 5 ans, en payant la taille (impôt par unité de surface cultivée – croit dans des proportions exorbitantes au XVIIe et dans le premier tiers du XVIIIe) selon le décret royal du 16 janvier 1714.
Champs : 37
Vignes : 8 – situation : 3 à les Rouquatieres,1 à la Redorte, 2 au Rec de La val, 1 à San Siscle, 1 à La Bade
Même sujet du 8 avril 1720 au lieu de Pradelles en Val de Monze.
Consuls : Jean Galaup et Guillaume Benet.
Présents à l’assemblée :
Pierre Peyre, Jean Bouriane, Bernard Lacube, Guillaume Combes, Jacques Combes, Antoine Daunis, Antoine Combes, Guillaume Peyre, Jean Bouriane, Pierre Camp « jeune », Laurent Fabre, Jacques Sabatier, faisant la plus grande partie de la Communauté.
Depuis la vérification des biens abandonnés faite par Mr. De Murat, sur ordre de Mgr. l’Intendant,
Louis FABRE s’est présenté pour réitérer la soumission qu’il avait faite de se charger et de cultiver les biens délaissés par Barthélémy Combes, aux conditions énoncées en janvier 1714.
Au préalable sont venus :
PIERRE CAUNES de Roullens, pour offrir de se charger des biens délaissés par Antoine Peyre,
JEAN MAFFRE, de Rieux, pour ceux de François Saunier,
JEAN LAURIOL, de Montjoy, pour ceux de Pierre Grilhères
FRANCOIS FABRE, pour les mêmes que ci-dessus,
JEAN FOIX, de Montlaur, pour ceux de Pierre Sabatier
PIERRE BERTOT, de Monze, pour ceux de Raymond Bessac
PIERRE BARDET, de Fajac, pour ceux de Pierre Camp « vieux ».
Suivant les extraits du Compoix donnant la liste des pièces de terre et bâtisses, avec leurs confrontations et leur valeur, tous ces biens demeurent la propriété de ceux qui les délaissent. Les textes sont transcrits par BOURGUES, greffier consulaire de Pradelles.
La Communauté a accepté les offres.
LES TERRAINS COMMUNAUX
Délibérations du Conseil Municipal
-25 germinal (période 21 mars -19 avril) Tout individu qui exploitera le bois de la garrigue ou des bois communaux pour être vendu et transporté à Carcassonne ou dans d’autres communes devront, avant le transport faire la déclaration de la quantité de bois transporté, en le désignant par charrette ou à dos de cheval, mule, mulet, âne et ânesse et d’acquitter la taxe. Les délinquants seront traduits devant le juge de paix du canton. Interdiction aux habitants de Pradelles et aux forains d’exploiter le bois et de construire des fours. La commune indiquera les lieux autorisés de construction.
1809- 19 juillet- Récit de l’assassinat de Gabriel Combes :
« Nous Jean Jalabert, adjoint au maire, étant ce jourd’hui à 8 h. du matin à la garrigue pour y charger un four à chaux, ayant près de nous les sieurs Gabriel Combes, tailleur d’habits, Joseph Suderie et Antoine Mas de cette commune, nous avons aperçu sur ladite garrigue, au-dessus de Lafage, lieu appelé la Brugne Noire, un homme qui coupait et arrachait du bois.
Instruit que les habitants de Barbera se permettent journellement des dévastations sur ladite garrigue, nous nous sommes transportés avec ledit Combes au local de la Brugne pour y reconnaître le délinquant où étant arrivés, nous avons trouvé le nommé Louis Milhes de la commune de Barbaira qui avait coupé et arraché du bois, essence de buis et garouille, dont il chargeait un âne. Le dit Gabriel Combes qui se trouvait quelque part au-devant de nous ayant demandé au dit Milhes pourquoi il se permettait de venir voler le bois, celui-ci lui ayant donné un coup de houe ou rabassière sur la tête qui le renversa à terre et lui ayant rapporté un second coup aussi sur la tête qui l’a laissé presque mort, que de suite le dit Milhes voulant fondre sur nous, il y serait parvenu si nous n’étions pourvu d’une pierre de chaque main pour l’arrêter, qu’ayant dit au dit Milhes « Malheureux tu viens de tuer cet homme » alors sans dire mot le dit Milhes levant sa houe ou rabassière pour nous lancer un coup, nous l’avons suivi. Dans l’instant sont arrivés les dits Sudérie et Mas qui nous ont aidé à enlever la houe ou rabassière audit Milhes qui s’est ensuite retiré ; et nous nous sommes empressés de donner secours au dit Combes qui était presque mort. Et l’ayant pris et porté jusques au four à chaux, nous l’avons mis sur un brancard pour le transporter à Pradelles où, étant arrivé, nous avons dressé le présent procès-verbal pour être transmis à Mr. le magistrat de sûreté de l’arrondissement pour y statuer ce que doit. Signature : Jalabert, adjoint.
En marge : procès-verbal d’assassinat commis sur la personne de Gabriel Combes, décédé le même jour à 10 heures. Le lendemain, le magistrat de sûreté et le directeur du jury se rendirent dans la commune pour y instruire la procédure.
-18- messidor ( période 19 juin- 18 juillet) Pierre Grillères et Barthelemy Combes, agriculteurs de Pradelles sont nommés prud’hommes (juges du travail). Seront tenu de percevoir de chaque détenteur de terrain communal ensemencé la moitié des fruits de l’an 13.
1875 – 23 mai – Reboisement
Rapport du sous-inspecteur des reboisements de l’Aude, destiné à obtenir de la commune la soumission au régime forestier de 100 hectares de bois qu’elle possède sur le versant méridional de l’Alaric.
Décision du conseil , « murement réfléchie »
Considérant que la plus grande partie des vacants communaux ne peut être reboisée parce que le terrain est aride, sec, rocailleux et froid, que le bois existant que possède la commune est d’une très grande ressource pour ses habitants, attendu que par des coupes régulières et annuelles, il fournit le bois de chauffage nécessaire à chaque famille. Attendu que pour la conservation de ce bois, l’administration municipale est suffisante et y pourvoit très bien par la surveillance de son garde communal ; considérant que par la soumission au régime forestier, les pauvres familles de la localité seraient privées de leurs droits d’affouage ; que d’ailleurs la commune serait obligée de prendre à sa charge une partie du traitement du garde-forestier, et qu’à cause du froid, le bois n’y vient que très lentement et qu’il ne peut se faire des coupes qu’à de très longs intervalles, que par suite les revenus du bois ne compenseraient que très faiblement les frais d’exploitation et de surveillance… le conseil rejette à l’unanimité la demande des Eaux et Forêts et prie le préfet d’user de son influence auprès de l’administration forestière afin que le bois existant reste sous la surveillance de la Commune.
LES CHEMINS ET CHEMINS VICINAUX
Délibérations du Conseil Municipal
1872 – Création de ressources pour 1873. Le reliquat de 171 sera consacré aux travaux d’ouverture du chemin de Comignes. Ce chemin passe par Roquenegade et Réqui.
1872 - 26 décembre – Chemin vicinal ordinaire n°3 de Pradelles à Roquenégade. La commune devra payer 533 f ?40 à Philippe Bourianes, Saturnin Grillères et Jean Saunier, pour la vente de quelques parcelles de terrain nécessaires à la construction du dit chemin. Prix jugé modique. Pas de formalités spéciales. Signent tous les membres.
1875 - 19 septembre- Le chemin dit du Moulin est par sa situation un des chemins ayant le plus d’importance, car il traverse les plus vastes et les plus belles propriétés de la commune ; vu que ce chemin est d’une utilité indispensable à la majorité des habitants, le Conseil en demande le classement. Vu que le chemin du moulin est dans un état de délabrement affreux, que les dernières pluies surtout l’ont rendu tout-à-ait impraticable et que les propriétaires sont dans l’impossibilité de rentrer leur récolte, et que dès lors, l’intervention de la commune devient indispensable, le Conseil demande qu’en 1875, la majeure partie des journées de prestation soit employée sur ce chemin. Demande d’autorisation au Préfet : les vendanges ne pouvant se faire sans le secours de la commune. Les autres chemins sont en bon état.
Le moulin de Pradelles était sur les terres du Seigneur de Commelles. Pas à la communauté. (Prieuré)
1878- 28 mars – Chemin de Comigne. Manquent 446 mètres entre la partie faite et le ruisseau de Roquenegade. Considérant que l dit chemin a des pentes trop rapides pour que jamais les habitants ne les utilisent pour se rendre par Requi a Capendu ou à Moux pour le transport de leurs denrées, qu d’un autre côté ils ont la route dép. n° 3 qui les conduit à Carcassonne, lieu de leur approvisionnement et à la gare de Trèbes pour le transport de vins, que le projet de rectification de la dite route dép. par la Bretonne lui offre pour se rendre à la station de Floure une voie commode et sans accidents de terrain ; que le chemin n° 3 classé dans le réseau subordonné ne sert que de rares intérêts privés et est onéreux… puisqu’il absorbe la presque totalité des ressources affectées aux chemins vicinaux et que les autres chemins d’une utilité bien plus grande sont impraticables faute d’entretien, le Conseil décide d’abandonner le projet du chemin dit « de Comigne »
1881 – 23 avril – Objet ; arriver à l’exécution du chemin vicinal n° 3 de Comigne. Le conseil annule la délibération du 28/3/1878 ; considérant que depuis ce temps, il s’est construit un chemin de Montlaur à Capendu. La commune a grand intérêt à aller rejoindre ce chemin. Il faut donc terminer le tronçon entre la partie construite et le ruisseau de Roquenegade.
1883 – 25 juillet- Chemin de Comigne. Construction entre le ruisseau de Roquenegade et la limite de la commune de Montlaur. Ce n’est pas d’une grand utilité pour la commune. Cette portion du chemin sera terminée « dès que les ressources nécessaires seront réalisées ».
L’EAU A PRADELLES
Délibérations du Conseil Municipal
1886 – 22 août – La fontaine publique est insuffisante pour les besoins de la population. Il conviendrait d’examiner si la source de Villedèze ( petit col au sud-est de la commune. 248 m. « Villula de Villadesas ». Très ancien établissement gallo-romain, puis hameau, église, cimeetière, disparus depuis longtemps) pourrait fournir l’eau nécessaire. M. Aribaud propriétaire de cette source autorise le maire à faire toutes les fouilles nécessaires. Travaux confiés à M. Delbourg, agent voyer à Lagrasse.
1887 – 20 février – Demande d’emprunt pour les dépenses de la construction de fontaines publiques. Approbation des plans et devis de M. Delbourg, agent voyer cantonal. Considérant que la commune manque d’eau en été, autorisation de la commune à contracter un emprunt au Crédit Foncier d’une somme de 12000 f. remboursable en 3 annuités de 754 f. 51 , en 30 ans, à partir de 1888. Imposition extraordinaire de la commune pendant 51 ans sur le principal de ses 4 contributions directes pour le remboursement de cet emprunt.
1888- 24 avril – Par sous-seing privé passé le 7/11/1884 le conseil a pris l’engagement d’acquérir du sieur Noel Lacube, pour une somme de 1800 f. une source au lieu dit Villedeze, pour l’alimentation des fontaines publiques. Paiement sur les fonds de 12000 f. empruntés au Crédit Foncier (31/08/1887). Le conseil autorise l’adjoint à passer tous les actes notariés nécessaires. (Le maire Pierre Fabre est empêché, étant beau-frère du vendeur. De 1544
Même jour – Le Directeur des travaux approuve le dossier de règlement des dépenses pour les fontaines publiques : Rabais déduit, la somme s’élève à 8735 f. 32. Elle sera augmentée de 1544 f. Somme définitive : 10279 f.32. Nouvel emprunt de 1000 f. pour couvrir toutes les dépenses.
1 mai – Le Maire soumet au conseil TOUTES LES PIECES du dossier relatif à l’acquisition de la source. Soumet également le procès-verbal de l’enquête pour l’exécution des instructions préfectorales. Le conseil autorise le maire à acquérir la source Lacube.
21 août- Acquisition de la source « Lacube ».
Dans le sous-seing privé, il est dit que la source devra fournir au moins 15 l. à la minute. Dans le cas où elle ne donnerait pas cette quantité, la commune pourrait résilier son engagement. Or, c’est à peine si la source fournit 5 ou 6 l. environ, cette année où LA SECHERESSE N’A PAS SEVI, quantité qui sera certainement diminuée lorsqu’arriveront des années sans pluie en été. Lacube Noel EXIGE que l’acte soit passé immédiatement. Il a même de sa propre autorité ARRETE NON SEULEMENT L’EAU QUI VIENT DE SA SOURCE, MAIS AUSSI CELLE DE LA SOURCE COMMUNALE QUI VA SE CONFONDRE DANS LA SIENNE.
L’ancien conseil municipal a préparé toutes les pièces relatives à l’acquisition, mais il n’a pas « vécu » juste assez de temps pour pouvoir passer l’acte. A l’unanimité, le conseil décide qu’avant la passation de l’acte par le maire, ou la résiliation du sous-seing par la commune, il a recours à la médiation du Préfet.
4 septembre- Session extraordinaire – La lettre du Préfet en date du 31/8/1888 stipule que l’ancien C.M. a pris l’engagement de l’acquisition de la source. Invite le C.M. à régulariser cette situation, dans l’intérêt de la commune. Le paiement pourra se faire sur les fonds de 12000 f. empruntés au Crédit Foncier. (Emprunt autorisé par décret du 31/8/1887)
14 septembre – le (nouveau) C.M. accepte de faire les démarches pour passer l’acte.
9 novembre – Etant donné que le débit de la source Lacube à Villedeze n’est pas suffisant, il y a intérêt à capter une source voisine située dans le terrain communal et à l’amener à la canalisation déjà existante. Accord verbal donné par le conseil au maire, à l’effet d’acquérir la servitude du passage pour établir ladite canalisation. Lacube accepte l’indemnité de 70 f. proposée pour ce droit de passage.
10 décembre- Lecture d’un mémoire du sieur Aribaud, communiqué par le Préfet. (A cette date, Aribaud, ancien bijoutier est encore domicilié à Carcassonne et propriétaire à Pradelles.)
« Suivant la convention intervenue entre lui et la commune de Pradelles, le 5/10/1886, il a autorise celle-ci à capter dans ses parcelles n° 133/134/135/136, section C, au lieu dit des Sestadous (ô, les sources qui s’y trouvent pour les amener au … (manque une page).
LE PLATRAGE DE LA VENDANGE
Délibérations du Conseil Municipal
Sur le plâtrage de la vendange (action d’ajouter du plâtre à la vendange pour augmenter l’acidité du vin, clarification de la couleur, mais il communiquait au vin âpreté et dureté. Etait utilisé pour dissimuler une vinification défectueuse. Cf. Larousse).
Le maire expose au conseil que le gouvernement paraissant disposé à persister dans ses mesures restrictives du plâtrage, il y avait lieu de lui représenter que les intérêts du Midi en seraient très profondément et très injustement lésés.
Décision du conseil : Le plâtrage de la vendange est pratiqué de temps immémorial dans le Midi où on ne consomme que des vins plâtrés. On n’a jamais constaté un seul cas de maladie ou de dérangement. Faute de plâtrage suffisant no une grande partie des vins perdraient une grande partie de leur valeur. La viticulture méridionale lutte depuis quelques années contre des fléaux d’une gravité inouïe. Les mesures gouvernementales doivent être annulées : limitation à 2 grammes par litre de la quantité de sulfate de potasse, doit être portée à 4 grammes = limite adoptée jusqu’à ce jour pour les fournitures de la Marine et des hôpitaux.
LES DOMMAGES CAUSES AUX RECOLTES
Sources : ADA 10 C35 - Monze 1728/1788 (mêmes effets sans doute aussi à Pradelles)
: ADA 10 C 32 - Montlaur 1729/1786 (mêmes effets sans doute aussi à Pradelles)
: ADA C 41 - Pertes sur les récoltes ( dans le Val de Dagne)
Importance des variations climatiques :
A partir de 1571, hivers rudes, glaciaux, tout gèle, oliviers, figuiers.
Fortes chutes de neige en janvier. Gros dégâts dans les habitations « comme seule sait faire l neige lourde qui tombe quand la perturbation vient de la mer et reste sur le sol jusqu’à la mi-février.
Eté suivant : torride et sec.
1728 : Assemblée de la Communauté : impossible de payer la taille à cause de mauvaises récoltes. Mr de Commelles ( Aldebert ) aussi seigneur de Monze a perdu 350 bêtes et 200 oliviers.
(ADA C35)
1729/1730 : 114 sétérées ( mesures de capacité variables suivant les régions et les types de terre concernées) d’avoine, la moitié détruite par l’hiver. (ADA 10C32)
1730 : Le 10 juillet sur les 5 heures du soir, il tomba une grande quantité de grêle à laquelle succéda une inondation des plus extraordinaires qu’on ait jamais vu et qui a emporté l’entière récolte car non seulement les gerbes des grains qui étaient dans les champs ont été emportés ou couverts de terre et les bleds et autres grains qui n’étaient pas coupés et qui étaient pendantes par les racines ont été couverts sur la terre et ensablés d’une telle force qu’il n’était plus possible de pouvoir en retirer aucun grain. Les vignes ont été ravagées par la grêle. (ADA 10C35)
1730 : 16 juillet - Froids de l’hiver, sécheresse : les blés semés n’ayant pu naître et les glaces ayant perdu celui qui avait produit, semés depuis 4 à 5 mois, les habitants hors d’espoir de soutenir les biens sans le secours de Mrs. Les Commissaires. Et par surcroit, les brouillards ont achevé depuis quelques jours ladite récolte, qui ne pourra servi qu’à payer les coupes. Si ce n’était les pailles pour s’épargner la dépense des coupeurs…(ADA 10 C32)
1731 : Rigueurs de l’hiver : blés, avoines, légumes gelés ( ADA 10C35)
1731 : Etat des pertes à Montlaur : 10213 L, à Monze : 2694 L. à Pradelles en Val : 1118 L
(ADA 10C41)
1732 : Pluies fréquentes qui ont couché les plus beaux blés. La communauté proteste contre la surcharge de la taille cette année là. (ADA 10 C32)
1733 : Pluies, inondations. Protestation contre la taille. (ADA 10 C32)
1734 : Sécheresse, pas la moindre rosée. Blés absolument secs et brûlés jusqu’aux racines. Les avoines et autres grains grossiers son absolument perdus ; la plupart les ayant fait dévorer par le bétail. (ADA 10 C32)
1738 : 5 et 6 novembre : fortes pluies qui ont emporté une bonne partie des champs (ADA 10 C32)
1739 : Prévision d’une autre mauvaise récolte à cause des inondations de 1738.- Procès verbal de dommages. (ADA 10 C32)
1740 : Beaucoup de bêtes à laine noyées et submergées dans les différentes bergeries (ADA 10 C32)
1745 : Pradelles en Val : gelées du 2 avril : blés et avoines – 100 sétérées endommagées. Perte évaluée à 1000 L.
Inondations d’octobre et novembre :
Pradelles en Val – 92 sétérées de terre prêtes à recevoir les semences, ou vigne avec les fruits pendants dégradés. Evaluation de la perte : 1468 L. (ADA 10 C41)
1747 : Pradelles se plaint des pluies sur 214 sétérées de blé endommagées. (ADA 10C41)
1761 : La récolte de blé est à moitié charbonnée ; outre cette perte il est survenu un orage le vingt huit du mois de mai qui emporta une grande quantité de la récolte et de même la rivière emporta des murs des jardins et a fait beaucoup de dommages aux maisons habitables. (ADA 10C32)
1763 : Même catastrophe au mois d’octobre : terres emportées, semis détruits.
Procès verbal des dommages. (ADA 10C32)
1764 : Le brouillard cause du charbon aux céréales. (ADA 10C32)
1765 : Gelées. (ADA 10C32)
1781 - Pradelles – Pertes : Blé : 3000 L -Seigle :144 L. Avoine : 400 L. (ADA C41)
1782 – Sécheresse partout – Pradelles a perdu 3600 L de blé – 148 l. de seigle – 480 l. d’avoine et 500 L. de vin. Sommes beaucoup plus élevées à Monze. (ADA C41)
1783 – Pradelles perd 1800 L. de blé – 320 L. de vin- valeur des terres emportées : 600 L.
(ADA C41)
1784/1785- Pradelles a été épargné par les intempéries jusqu’au 22 juin 1785 : forte grêle
Perte de 1884 L. de blé – 168 L. de seigle, 235 L. d’avoine.
Idem pour Monze : perte de 2268 L. de blé, 368 L. de seigle, 416 d’avoine , 142 oliviers.
(ADA C41)
1788 – 10 et 11 novembre – inondations à Arquettes et dans toute la vallée de l’Aude : idem dans le Val de Dagne.
Monze : terres guéret (terres labourées ou en train d’être labourées et non encore ensemencées) emportées : valeur 2560L. – terres ensemencées 4310 L.
Pradelles idem – terres guéret emportées : 2640 L., terres ensemencées 3410 L. (ADA C41)
A nouveau en 1788 – Grêle et inondations les 21 et 23 août. Olivettes emportées 300 L.
Vignes : 460 L- guérets ou chaumes : 2320 L. (ADA C41)
1789 – Grands froids de l’hiver 88/89. (ADA C41)
LES DOTS DES EPOUSES AU XVIIIe SIECLE
1707 – Jean Combes, ménager de Pradelles et Marie Benet de Pradelles : 120 L –
(Chiffre Capendu/3E 659)
1718 – 13 octobre – Jean Auriol, pasteur de Montjoy, puis de Pradelles et Toinette Combes, fille de ménager de Pradelles – 190 L ( 20 l du chef maternel. 170 L : valeur de la dépense d’une année de travail et les épargnes que la future pourra faire au cours de cette première année de mariage, et que son père cèdera au profit de sa fille.(Traversat/Lagrasse/ 3E 6541)
1721 – 8 août – Cyprien Combes, fils du bayle de Pradelles et Marie Cayla ,dArquettes – 250 L. (évaluation des meubles, effets et 40 brebis héritage de l’oncle de la future, curé de Vilar. 300 L du chef maternel, payable en 2 versements de 150 L. Total 550 L. Dot exceptionnelle à cette date et dans la région, due à un gros héritage..(Traversat/Lagrasse 3E 6542)
.1745 – Jean Grilhères, de Pradelles (fils ainé) et Jeanne Bourianes, fille de cardeur de Pradelles.
(Cicéron/lagrasse 3E 6563)
1765- 31 octobre- Guillaume Lacube, maréchal de Pradelles en Val et Elisabeth Bertal, fille du brassier de Monze. 120 L. plus robe de noces et bijoux : valeur 30L. (Négrier/Carcassonne 3E 1263)
LISTE ET ROLE DE CERTAINS MAIRES
Fin du XVIIè siècle, Louis XIV crée l’office des maires. Pas de traces de maire à Pradelles en Val avant la révolution française.
Liste des maires de Pradelle en Val
1792 - 1796 - Jean Combes
1796 - 1798 - Barthelémy Combes
1798 - 1800 - Guillaume Cambriels
1800 - 1808 - Jean Fabre
1808 - 1812 - Raymond Grillières
1812 - 1828 - Jean Fabre
1828 - 1830 - Pierre-Pascal Combes
1830 - 1836 - Bernard Combes
1836 - 1843 - Martin Suderie
1843 - 1848 - Louis Saunier
1848 - 1851 - Raymond Grillières
1851 - 1853 - François Cadet Combes
1853 - 1861 - Louis Saunier
1863 - 1870 - Saturnin Grillières
1870 - 1874 – Jean Rouger
1874 - 1878 - Jean Baptiste Suderie
1878 - 1881 - Louis Combes
1881 - 1884 - François Garrigue
1884 - 1888 - Pierre Fabre
1888 - 1904 - Camille Fabre
1904 - 1908 - Auguste Roger
1908 - 1919 - Augustin Fabre
1919 - 1944 - Paul Poudou
1944 - 1953 - Gabriel Combes
1953 - 1979 - André-Lucien Gaubert
1979 - 1989 - Régis Cros
1990 – 2008 - Armand Alves
2008 ............- Claude Lacube
Délibérations du Conseil Municipal
1808 -10 mai - Toujours pas de maison commune, on se réunit chez le maire.
1809 – 7 novembre : Le maire de Carcassonne demande au maire de Pradelles de lui fournir 8 hectolitres d’avoine « de bonne qualité et de bon service » pour la subsistance de la cavalerie de passage à Carcassonne. Chaque propriétaire fournira 1 setier. La veuve Sudérie fournit la plus grande quantité = 2 setiers.
1810 - 6 juillet – Réunion dans la salle de la mairie et non plus chez le maire.
1821- 21 avril – Confirmation de Jean Fabre comme maire et de Bernard Combes « dit Chatedieu » comme adjoint. Tous deux prêtent serment de fidélité au Roi et à la charte constitutionnelle.
1878 – 17 février – Le lavoir -Le bassin servant le lavoir est en communication avec le puits de la fontaine. Lors des basses eaux, l’eau du lavoir va dans le puits ; les habitants boivent alors une eau « blanche ». Défense de laver au lavoir lors des basses eaux.
1879 – 12 octobre – Soins aux indigents – Admission à l’hospice.
Loi de 1871 qui met à la charge des communes le traitement des indigents dans les hospices et hôpitaux. Une subvention de 20% sera accordée aux communes pour cet entretien. Le maire délivrera des certificats provisoires d’admission à l’hôpital.
1880 – 18 juillet- Approbation par le conseil du projet de canal de jonction Océan/méditerranée (circulaire préfectorale du 2/07). Le maire se déclare « pénétré de l’importance du projet… et des avantages que pourrait en retirer le département, et principalement la commune de Pradelles.
L’ ENSEIGNEMENT
Peu d’intérêt de Napoléon pour l’enseignement populaire. Néglige systématiquement les projets conventionnels d’une école primaire gratuite et obligatoire. Il a préféré s’en remettre aux Frères de Ecoles Chrétiennes. ( Hist. De Toulouse H. Ramet p.834). Dans presque tous les villages mentionnés, manque criant d’école et d’instituteur. Pourtant dans certains existaient avant 1781 une école avec son « recteur ». Le curé du village donnait parfois quelque enseignement aux fils des familles les plus aisées.
ADA IT59
Mars 1809 : Etat général des instituteurs qui existaient dans l’arrondissement de Carcassonne (tableaux fournis par les maires) :
Pas d’instituteur à notamment Arquettes 163 h. Labastide 245 h. Monze 177 h.
Montlaur 712 h. Instituteur PIERRE CAMP
Pradelles en Val 177 h. Instituteur JEAN-BAPTISTE ROUZAUD.
ADA IT 22
1821 : Situation des écoles primaires dans l’Aude ( Très médiocre dans la plaine de l’Aude)
Pradelles en Val : 230 h. 24 G. et 13 F.- 6 G. et 6F. scolarisés dans une école entretenue par 5 ou 6 familles.
Servies en Val : 139 h. le curé enseigne à 8 enfants.
Montlaur : 775 h. Commune pauvre – 1 école de 22 G. et 1 de 32 F.
.1832 : Etat des instituteurs qui ont obtenu une autorisation spéciale pour enseigner. (Certains sont autorisés par l’Evêque, la plupart par le recteur.)
Pradelles : 230 h. Raymond COMBES, né à Pradelles le 15/04/1798, autorisation du recteur du 6/12/1831. ‘(Raymond COMBES est le fils du maire Bernard COMBES, époux de Marguerite COMBES, sa cousine qu’il a épousée le 22/06/1831. Il décède le 30/12/1832 à l’âge de 34 ans
8 mois, un an après sa nomination).
ADA IT 60
Etat nominatif des instituteurs primaires en fonction du 01/01/1841 au 01/01/1848.
Pradelles : Jacques BOUSCATIER marié, né 1812/27/05, nommé 1845/30/04.
L’ ECOLE DE PRADELLES EN VAL
Délibérations du Conseil Municipal
1872- 4 juillet – Besoin d’une Maison d’Ecole.
Le maire propose de vendre des terrains communaux. Le Conseil approuve. Signature de tous. Approuvé par arrêté préfectoral le 30 octobre 1872.
1873 – 6 janvier- Construction de l’Ecole.
Il importe de se mettre résolument à l’œuvre. Le maire engage le Conseil à nommer 1 ou plusieurs délégués pour traiter avec les propriétaires. Le Conseil déclare que « nul ne saurait mieux s’acquitter de cette tâche que le magistrat qui gouverne avec tant de sagesse la commune de Pradelles en Val. Le maire Jean Rouger accepte la charge, mais demande l’assistance d’un autre membre pour l’assister de ses lumières. L’adjoint Jean Fabre est désigné.
1873 – Dépenses de l’Instruction primaire.
Le conseil doit délibérer sur le nombre des écoles ; le traitement des enseignants titulaires ou adjoints ; le mode d’abonnement à payer en 1874 ; taux de la rétribution destinée à déterminer le traitement des enseignants : conversion de ces traitements composés en traitement fixe :
Pas de modification de l’école qui, à Pradelles, est mixte
La commune ne possède pas de hameau, donc pas de problème d’école.
Pas d’école des filles, la commune n’ayant que 223 habitants.
Taux du traitement des enseignants :
Traitement fixe de l’instituteur : 200 f. Avec les suppléments ( location d’une maison d’école ou indemnité de logement) ,: traitement total : 679 f. 25
Avec les dépenses ordinaires de l’école, complétées par le Département et l’Etat, on arrive au total de 900 f.
1875 – 23 mai : A partir du 1/01/1876, le traitement des enseignants est augmenté de 100 f
1876 – 21 mai : le Conseil nomme Anna Fabre pour diriger les travaux d’aiguille de l’Ecole. Traitement de 100 f. sur les fonds du département ou de l’Etat. –
1876 – 19 novembre : Pradelles est toujours privé d’école et de logement pour l’instituteur. Le maire a cherché un lieu propice. La maison de Jules Armengaud. Accord du Conseil.
1877- Le maire soumet au Conseil un projet de construction d’école dressé par Mr Rousseau, conducteur des Ponts et Chaussées. Le devis s’élève à 11.193 f 84. Le Conseil vote la somme de 7.463 f.56 ( les 2/3 de la dépense). Somme présentée comme un grand sacrifice pour une commune pauvre. Demande de complément, soit 3.731 f. 28.
1878- 5 février- Choix d’un emplacement pour la construction d’une maison d’école. Impossibilité d’acheter la maison de Jules Armengaud. Par la teneur d’un acte authentique découvert ces derniers jours, le sieur Armengaud Jules, propriétaire par sa femme d’un emplacement choisi par le Conseil en février 1877, ne peut vendre le dit emplacement. Le Conseil demande aux héritiers indivis de Jean Saunier de leur vendre une partie du jardin situé au sud de la départementale 23, sur 9 mètres promesse de vente au nom de tous les héritiers. Prix annoncé : 1910 f. plus le droit d’appui sur le mur ouest de l’école.
1878 – 18 février. Mr Rousseau soumet un nouveau projet de construction de l’école, adapté au nouvel emplacement. Devis de 11.869 f 70 (correction au crayon : 12.000 f. 62. Création des fonds lors d’une prochaine séance.
1880 – 17 février – Construction de la maison d’école.- Le sieur Saunier François, propriétaire sur le côté est de la maison d’école en construction, serait dans l’intention de donner le terrain nécessaire à l’emplacement des fondations de toute la muraille sur toute la longueur de la bâtisse et du jardin jusqu’à la propriété de M. Gayraud Maurice. Mais il se réserve, dans le cas où plus tard il voudrait bâtir, l’appui de sa construction sur toute la longueur du mur est de la maison d’école. Le Maire malgré la réserve du dit Saunier trouve que cette proposition serait avantageuse attendu que la maison d’école ainsi que le jardin qui sont déjà un peu étroits, auront une largeur de 50 centimètres de plus. Le conseil, après avoir mûrement étudié cette affaire accepte. Tous signent ainsi que le sieur Saunier.
1881- Construction de l’école. Par suite de travaux supplémentaires non prévus, les dépenses sont dépassées de 2014 f. Somme qui doit être payée immédiatement à l’entrepreneur. Le Maire est d’avis de prendre les 1910 f. disponibles dus aux héritiers Saunier, et qui ne seront exigibles qu’à la majorité de l’un d’entre eux – dans 4 ans. Le Maire propose de voter une imposition extraordinaire de 2014 f. payable en 4 annuités de 503 f.50 pour payer la somme exigible. Approbation. –
1882- 14 mai’ Loi du 28/03/1882- Une commission municipale scolaire est instituée dans chaque commune pour surveiller et encourager la fréquentation des écoles. Elle est composée du maire, président, d’un des délégués du canton, désigné par l’Inspecteur d’Académie, de membres désignés par le conseil municipal en nombre égal au plus au tiers des membres de ce conseil…
Le conseil de Pradelles élit 3 conseillers, membres de cette commission.
BATIMENTS ET VIE RELIGIEUSE
L'Eglise St André
L'Eglise primitive était dans l'enceinte du château dont elle était séparée par des ruelles (voir le compoix de 1774)
Dans les murs de l'église ont été enterrés plusieurs curés et plusieurs membres de la famille des châtelains lorsqu'ils décédaient à Pradelles.
Lors de l'élargissement de la rue, on a démoli le mur de l'enceinte du château qui était en réalité la base du mur de l'ancienne église et on y a trouvé un squelette ce qui prouve l'existence de ces tombeaux dans la chapelle.
Hiver et printemps 1703, l'église est frappée d'interdit dû à la chute d'une partie de la couverture et le reste de la couverture menaçant ruine. Pendant les réparations, le culte se fait à l'église de Montlaur. (extrait du registre paroissial-Curé Salinier, curé de Pradelles de 1695 à 1732.)
Le 17 juin 1703, le curé Salinier a pu célébrer un baptème dans son église
Toutefois, lors des réparations importantes, le châtelain prêtait une salle basse de son château pour la célébration des offices.
1720 – 23 septembre – Au château de Pradelles en Val de Monze
Noble Jean François d’Aldebert, seigneur du dit Pradelles et autres places, patron de la chapelle fondé par Messire Paul d’Alebert son aïeul, dans l’église paroissiale St André vacante à présent par la mort de Noble François de Nigri dernier et paisible possesseur d’icelle.
Lequel (Jean François d’Aldebert) pleinement informé de la bonne vie, mœurs et capacité d noble Pierre d’Aldebert, clerc tonsuré du diocèse de Carcassonne, lui a conféré et confère par le présent acte la chapelle, pour en jouir des fruits et revenus y attachés ; à charge et condition de remplir toutes les obligations portées par la fondation.
Fait en présence de Gabriel Combes, habitant de Pradelles et Pierre Cathala, régent des écoles. (1)
1784 – Papiers Aribaud
« J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, un plan et un devis estimatif d'une église à faire à Pradelles, il m'a paru qu'il pourrait vous convenir. Ce n'est qu'hier au soir que madame la duchesse de Laval est arrivée avec sa belle-fille et une suite fort nombreuse : par bonheur, j'étais averti d'avance.Voudrez bien me rappeler au souvenir de Monsieur de Ricaud et lui faire agréer mon hommage. Recevez aussi celui des sentiment sincères et respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur. De Soyer. Carcassonne le 4 septembre 1784. »
1786- 4 juillet. Requête du prêtre Jean Louis Dangrezas pour la bénédiction d'un lieu destiné au service divin pendant la reconstruction de l'église. Le seigneur de Pradelles a fait préparer à cette fin dans le château un lieu propre et décent au rez de chaussée. (1)
1786 – Papiers Aribaud (Lettre adressée à Mr de Ricaud Seigneur de Pradelles) :
Nous voici enfin arrivés au point que nous désirions être. Le service de l’église est entièrement changé, L’ancienne église existe toujours, on a simplement transféré la pierre sacrée et le tableau dans la nouvelle, c’est le curé de Monze qui l’a fait fait. On va démolir l’ancienne église et ainsi on aura du château une belle vue, car cette vue était masquée par l’église et vos appartements quoique bien clairs le seront encore davantage. Je me permets de vous donner cette nouvelle, persuadé que vous serez enchanté de l’apprendre.
Lettre de (24 x18) 2 feuilles, 1 page écrite, adressée à Monsieur Bouzad, seigneurie de Ricaud, Pradelles, Monze et autres lieux, à Castelnaudary et signée à Carcassonne.
La nouvelle Eglise St André a été construite en 1787 avec les pierres de l'ancienne dans le style néo-roman sans grand intérêt. Cependant, on trouve à l'intérieur une belle grille de séparation de la chapelle ouest et un très beau maître-autel de style baroque, à l'origine en bois doré, fâcheusement repeint en rose (un léger grattage sur le côté droit a fait apparaître la dorure ancienne).
Le baptistère a été construit au milieu du 19ème siècle.
L'église possédait une chaire en bois à laquelle on accédait par un escalier très étroit aménagé dans le mur.
– 29 novembre- Au mois de septembre de 1823, le couvert de l’église ayant besoin de réparations, les marguilliers (laïcs, chargés de la construction et de l'entretien de l'église, de l'administration des biens de la paroisse (terres, locations de terres, écoles, rentes et impôts), de veiller à l'entretien des locaux, de tenir le registre de la paroisse et de préparer les affaires) ont chargé Jalabert, maçon d’exécuter ce travail. A peine monté sur le toit qu’une poutre cassa et quelques autres furent reconnues vermoulues et présentant une prochaine ruine, qu’alors la reconstruction du dit couvert devint indispensable. Achat du bois et des matériaux nécessaires par les marguilliers. Estimation par un maçon de Lagrasse : 252 f. Le revenu de la fabrique étant insuffisant, le conseil municipal décide que cette somme sera prise sur la somme de 343f61 excédent du budget de 1823[yolande D2] . (2)
1875 - 23 mai : Demande du curé et du président du conseil de Fabrique pour construire une chapelle pour les fonds baptismaux. Accord du conseil à l'unanimité – le terrain sera pris du côté est de l'église.- (1)
1875 - 14 novembre : Construction d'un clocher
Autorisation de construire un clocher devenu indispensable. « Par suite du défaut de convenances et surtout à cause de l'état de vétusté du bâtiment actuel » Monsieur le Maire pourra dresser un plan de clocher par l'agent voyer cantonal. (1)
1875 - 23 mai : Demande du curé et du président du conseil de Fabrique pour construire une chapelle pour les fonds baptismaux. Accord du conseil à l'unanimité – le terrain sera pris du côté est de l'église.- (1)
ADA 3542
1875 - 23 mai : Demande du curé et du président du conseil de Fabrique pour construire une chapelle pour les fonds baptismaux. Accord du conseil à l'unanimité – le terrain sera pris du côté est de l'église.- (1)
1875 - 14 novembre : Construction d'un clocher
Autorisation de construire un clocher devenu indispensable. « Par suite du défaut de convenances et surtout à cause de l'état de vétusté du bâtiment actuel » Monsieur le Maire pourra dresser un plan de clocher par l'agent voyer cantonal. (1)
1882 janvier :
La sacristie de l'église menace ruine. Les réparations sont urgentes. La Fabrique n'a pas de revenus et la situation financière de la commune n'est pas très prospère. La construction de l'école a épuisé les fonds. Le maire est d'avis de voter 300 francs et de demander une subvention au département et à l'état. Accord à l'unanimité, ainsi que pour le pignon servant de clocher.
Il n'existe aucun rapport concernant les dépenses relatives à ces réparations. Mais la commune étant en déficit de 1000 francs pour les chapitres additionnels affectés à divers travaux communaux, le conseil municipal fait un emprunt de 1000 francs à Anselme Fabre, propriétaire et président du conseil de Fabrique. (1)
Description de l’église dans les documents du SESA (date inconnue)
Eglise néo-romane – date de 1787 sur la porte d’entrée. Orientation NE-SO- Nef longueur 14 m-
Abside longueur 6m20 – Largeur de la nef 7 m 85 – Largeur de l’abside 7 m 25
Chapelle de droite : profondeur 3 m 90 – longueur 3 m 75
Chapelle de gauche : profondeur 3 m 75 – longueur idem
Voûte de la nef : hauteur 8 m 30
Abside 5 pans – une travée voûtée d’arêtes, fond avec 2 nervures à coupe carrée
Nef de 3 travées
2 chapelles voûte d’arêtes – 1 petite chapelle plus récente
Fonts baptismaux
Eglise sans intérêt, elle possède cependant un beau retable en bois peint qui proviendrait de l’abbaye de Lagrasse.
L’autel est en bois – au- dessus une sorte de corbeille renferme le tabernacle – le tout en bois peint restauré il y a eu de temps- le nom de celui qui l’a fait serait certainement dans le tabernacle (Epoque Louis XIV ?) . On a pas trouvé le nom dans le tabernacle, vérifié par l’abbé ??
La séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905-1906 :
Au dessus de la porte d'entrée de l'Eglise, un bandeau de ciment peint en blanc porte l'inscription « Liberté-Egalité-Fraternité ».
Cette manifestation d'un républicanisme assez agressif existe dans moins de cent églises en France...
La dernière restauration a eu lieu dans les années 2000 et a été achevée en 2007.
Les cloches sonnent actuellement l'angelus à midi et à 19 heures. ADA 3542
Le Cimetière
Le cimetière jusqu'en 1787 était contigu au château. Il est occupé de nos jours par le terrain du jeu de boules. Il avait été déclaré trop petit au milieu du 19ème siècle et fut transféré à 500 mètres du village au pied de la colline, nommée « cabana nauta » (Haute cabane, hutte haute. Véritable nom de la colline ravinée qui domine le village au sud-est. Son profil évoque effectivement une énorme cabane. Les Pradellois la nomment -depuis combien de temps ?- Les Terriers. Un terrier est un tas de terre. Nom donné sans doute pour son aspect terreux en opposition avec la masse rocheuse de l’Alaric qui lui fait face.)
1885 : 8 novembre : délibération du Conseil Municipal. Pétition de Monsieur Aribaud, orfèvre à
Carcassonne et propriétaire du château qui demande le déplacement du cimetière, trop petit et trop proche de son habitation.
Réponse du conseil municipal : le cimetière a toujours été là ; il est assez vaste ; la situation ne compromet pas la salubrité publique, la commune n'a pas d'argent pour construire un nouveau cimetière.
22 août 1896 : Délibération du Conseil Communal. Monsieur Garrigues demande une concession perpétuelle dans le cimetière de la commune. Dans le cas où le cimetière sera transféré ailleurs, la famille Garrigues jouira d'ores et déjà d'un emplacement égal à celui qu'elle vient d'obtenir dans l'ancien cimetière, le tout aux frais de la famille. -.
Le Presbytère
1765- le 6 janvier . Délibération du Conseil Municipal. Acte notarié concernant la permission de passer un bail sur enchères et un emprunt de 1053 livres 5 sols pour la réparation du presbytère, emprunt fait à Etienne Saysset, bourgeois de Trèbes. La communauté de Pradelles paiera une rente annuelle de 52 livres 13 sols 3 deniers. Les réparations sont adjugées à Pierre Lacroix, maçon de Trèbes. Caution de Pascal Lacroix et André Passebosc. Signature de 2 consuls, Jean Peyre et Jean Jalabert et d'un témoin.
An 13 (1804) - 28 pluviose (période 20 janvier- 18 février) Délibération du Conseil Municipal. Le succursaliste (prêtre qui dessert une succursale) a demandé des réparations au presbytère ; a demandé aussi d’être mis en possession du jardin accordé par la loi. Le presbytère a été vendu par la République au dit succursaliste ou à ses neveux et occupé par le premier. Le Conseil municipal décide que soit payé par la commune au succursaliste les loyers des appartements qui lui seront nécessaires pour son logement ainsi que le loyer du jardin.
1825 – Délibération du Conseil Municipal. Le presbytère a été vendu en exécution des lois révolutionnaires. Depuis lors, la commune se trouve sans local pour loger son desservant. Pas de jardin à lui donner. Les frères Sabatier offrent de céder une maison « avec appartement et dépendances, plus un pré autrefois jardin avec un puits : contenance 10 ares. Prix demandé : 3000 f avec intérêt à 5% payable à compte proportionnel aux sommes que la commune pourra s’imposer annuellement, à dater de 1826.
Les frères Sabatier vendent la maison sous réserve de conserver la jouissance :
1 de la chambre du premier étage au- dessus du salon
2 du grenier situé au-dessus de cette chambre
3 du grenier à fon situé au-dessus de l’écurie.
Le maire propose d’accepter cette offre des plus avantageuses. Il convient de solliciter « des bon - tés inépuisables de Mr. Le préfet » de venir au secours de la commune de Pradelles, soit au moyen de fonds pour le culte (Gouvernement), soit par les fonds du Conseil général.
Demande de secours à la Préfecture, Pradelles n’a pas d’argent.
Même jour que dessus : demande à l’Etat l’autorisation de s’imposer extraordinairement pour une somme de 300 f.
1879 12 février : Le curé de Pradelles envoie au maire une lettre demandant une réparation du presbytère. Demande de soumettre cette requête au conseil municipal, signée Anselme Fabre, Président du conseil de Fabrique. Aucune trace de délibération à ce sujet.
Rares sont les prêtres de village qui se déclarent satisfaits de leur logement, autant sous l'ancien régime que dans la période moderne.
Le presbytère, comme l'église appartiennent à la commune. Donc l'entretien de ces bâtiments sont du ressort de la commune, ce qui a causé souvent de grosses difficultés et de mésententes entre les prêtres et la municipalité......
Les curés de Pradelles
(avant la Révolution française, ils sont inhumés dans l’église, après, ils sont inhumés dans le cimetière de la paroisse)
En 1612 - Jean Cathana est prêtre et recteur de Pradelles. C'est un prêtre fortuné, il achète et il revend des terres, en particulier à Taurize. (notaire Jean Dumas de Trèbes).
En 1603 :Jean Laurent est prêtre et recteur de Pradelles. Il possède des biens à Bouillonnac.
En 1686 : Ordonnés de verbaux des visites de Monseigneur Adhémar de Grignan , évèque de Carcassonne.
Le lundi 25 mars : Ordre de refaire et redorer le ciboire, ordre de faire un voile de damas blanc pour le ciboire. Le tabernacle sera doublé de la même étoffe, aux frais des décimateurs.
Jean Giret + 12 juin 1692
Buisson : curé de Pradelles de juin 1692 jusqu’au 22 février 1695
Jean-Baptiste Salinier : du 17 avril 1695, + le 10 janvier 1732
Jean Gazaignol : de mars 1732, + le 3 janvier 1745
Guirau Laparra : de juillet 1745 jusqu’en août 1759
Larrue : de 1761 jusqu’en avril 1774
Jean Louis Dangrezas de 1775 au 25 septembre 1792 « vicaire régiste » signe des actes jusqu’en décembre 1791
La république est proclamée le 20 juin 1791, la cure de Pradelles demeure vacante de la fin 1792 à 1801-
Interruption du registre paroissial. Reprise de la liste des curés de Pradelles avec les Registres de Catholicité conservés jusqu’en 2009 dans la sacristie de l’Eglise St André de Pradelles, ensuite par Mr Alberny.
1811 : Pierre Antoine Loubet
Le 7 mars 1809 : Lettre du prêtre Loubet à l’Evêque de Carcassonne
« J’ai retardé quelques jours à répondre à votre lettre concernant le maître d’école. Au moment de la réception de votre lettre, les habitants de Pradelles étaient en mesure d’en prendre un, et ils ont réellement pris le nommé Jean-Baptiste ROUZAUD, de la Cité ; on lui donne 50 écus ; il est chargé de trente enfants. Je ne connais pas encore son savoir-faire, mais il a un certificat de Monsieur Pyrade, curé de Barbaira, qui prouve pour lui……. »
1815 à 1819 : Sire desservant la succursale de Montlaur
1819 : baptème célébré par Bonnet, curé de Mas-des Cours
1822 : Tournier
1825 : Fabre
1829 à 1831 : Pinenc
Pourquoi autant de desservants entre 1820 et 1831 ? Paroisse jugée difficile ? Presbytère en ruine ?
1831 à 1836: Gleizes ?
1836/1842: Boyer
1858 ?/1875 ?: Barthe – Avis sur le village et ses habitants.
« Cimetière clos, en règle, assez grand
Eglise en restauration ; pavage en très mauvais état
Projet de baptistère. Sacristie très humide, mais le Conseil Municipal a vôté 1800 f de réparations
En 1864, le maire a accueilli l’évêque.
Réunions régulières du Conseil de Fabrique. Budget très exactement tenu depuis l’arrivée du curé Barthe.
Instituteur «anti-chrétien et surtout anti-prêtre »
Les cabarets sont presque toujours fermés pendant les offices.
Le travail du dimanche s’arrête à 10 heures. On ne demande presque jamais la permission de récolter le dimanche.
Jugement sur la population : Indifférence ; jalousie ; impureté surtout chez les femmes.
Le catéchisme se fait dès 5/6 ans ».
1875/1883 : Bertrand Dumas- Avis sur le village et ses habitants.
Sans doute son premier poste de prêtre « desservant ». » Presbytère très vieux et très humide. Semblant de clocher qui doit être refait. Le cimetière à 50 m de l’église n’est pas clos d’un côté « qui est très levé et hors d’aspect ».
Bon caractère des 260 habitants (le curé vient d’arriver) »
1883 : Laffon : Construction du baptistère – Avis sur le village et ses habitants :
« Eglise à assainir par l’établissement d’un petit fossé le long des murs. Nombreuses réparations nécessaires. Cimetière : bien.
Bon instituteur, chantre et organiste.
« Ici, comme partout, nous subissons l’influence des mauvais jours qui passent. De plus, le bien-être dont on jouit depuis quelques années a rendu les esprits orgueilleux et attachés à leur plaisir et à la vanité.
Pas d’esprit religieux. La plupart des hommes passe chaque dimanche au café, le temps des vêpres. Une grande partie des femmes manque le devoir pascal.
Le maire Garrigues a accueilli l’évêque « avec de bonne paroles de bienvenue ».
LE CHATEAU DE PRADELLES EN VAL
Le château est cité en 1110 dans les archives de l’Aude.
On a découvert en déblayant la cour du château des boulets de canon de gros et petits calibres.
Description du château dans la documentation du SESA (auteur et date inconnue)
L’entrée se trouve à l’ouest – porte plein cintre surmontée d’un machicoulis. Cette partie paraît remonter seulement au 15è siècle.- On pénètre dans la cour. Sur la façade 2 portes plein cintre qui paraissent anciennes, peut-être 12è. A l’intérieur pièces avec plafonds à la française. Tout cet intérieur et principalement le premier étage a été remanié probablement à la fin du 17è siècle ou du 18è. Pièce avec cheminée Louis XVI assez simple.
Au rez de chaussée, grande cuisine voûte en berceau avec cheminée dont l’ouverture mesure 2m75 sur 1m70 de hauteur. Les murs dans cette partie ont 2m.25 d’épaisseur.
Sous la tour A (rez de chaussée ainsi que dans la cave de la tour B, voûte plein cintre.
Les tours A et B sont carrées, C tour ronde, bas légèrement évasé. Intérieur bouché, on ignore s’il y a un escalier.
LA FAMILLE ARIBAUD
Derniers habitants du château parés du titre de chatelain. La famille Aribaud est une famille de bijoutiers de Carcassonne.
Achille Aribaud, le père a vécu 80 ans dans une misère progressive. Il avait épousé une dame de la bourgeoisie carcassonnaise appelée Héléna Marcoul. Une fille unique Jeanne 1867-1948, célibataire.
Observations du curé :
Assistance à la messe : le père : « quand il est ici » ce qui signifie qu'il est parfois absent du village. La mère et la fille ne manquent jamais la messe dominicale. La fille y assiste souvent dans la semaine. En 1910, ils payaient 2 francs de denier du culte.
Monsieur Aribaud n'ayant pas de véhicule se postait au bord de la route et arrêtait n'importe quelle voiture, soit en direction de Lagrasse, soit en direction de Carcassonne et il revenait par les mêmes moyens.
On racontait dans le village que c'était un noceur qui jouait au milliardaire en laissant tomber négligemment derrière lui quelques pièces d'or !
A la fin de sa vie, Monsieur Aribaud ne possédait plus qu'une paire de chaussures pour 3 personnes.
Quand il fallait sortir du château, une seule personne chaussait les souliers.
Après avoir acheté le château, Monsieur Aribaud fit faire un papier à lettres portant un dessin fantaisiste du château et un blason familial avec ses initiale AA et un cartouche : « le travail annoblit »
Le 19 octobre 1901, à 8 heures du matin, Madame ILHES eut une dispute violente avec Madame Aribaud avec coups et blessures.
Le 4 novembre 1901 le docteur Lapeyre de Trèbes fait un constat à la demande Monsieur Aribaud :
« une bosse sanguine causée par un coup de poing probablement armé d'une pierre ». On ignore les suites données à cette affaire.
Juin 1902, Justice de Paix de Lagrasse : « AFFAIRE DE L'ORME DE PRADELLES (appelé l'0rme de Sully) » Jugement en premier ressort entre Achille Aribaud et la commune de Pradelles au sujet d'une contestation de propriété de l'arbre ainsi que du terrain situé entre l'arbre et le château. Une ligne rouge suivant la canalisation d'eau allant du château d'eau à l'arbre figurait sur un plan possédé par Monsieur Aribaud qui a été maintenu par le Tribunal en possession de l'arbre et du terrain. La commune a été condamnée à payer les dépens s'élevant à 143 francs 53.
Monsieur Aribaud était, dit-on, spécialiste des procès qu'il intentait pour un oui ou pour un non.
Après son décès survenu en 1923, sa veuve s'est débattue dans des affaires financières de successions. Sa fille a vécu aussi difficilement que sa mère et a été contrainte de vendre les terres qui appartenaient au château, des parties mêmes du château et pratiquement tous les meubles qu'elle possédait.
A sa mort, en 1948, le château était pratiquement vide. Dans le grand salon, il y avait un piano et Melle Aribaud jouait des valses et des polkas pour amuser les enfants du village. Cette pauvre femme qui vivait de la charité publique était couverte de puces et avait toujours un verre de vin rouge dans le nez. Elle conservait précieusement quelques tableaux de famille dont il reste un seul exemplaire. …